Un choc inespéré

Le Classique d'hier soir a donné lieu à une opposition équilibrée entre le PSG et l'OM, que personne n'attendait tant l'écart semblait abyssal entre le leader parisien et les marseillais, seizièmes au classement. Le club francilien ne doit son salut qu'à deux pénaltys de Zlatan Ibrahimovic, nouveau meilleur buteur de l'histoire du club.

Même les plus fervents supporters olympiens, non présents au Parc des Princes, n'y croyaient pas. L'OM, sans son douzième homme, a fait plus que de tenir bon face à l'ogre parisien. Certes, la défaite est là (2-1) mais le contenu du match fut meilleur côté marseillais que francilien, à la surprise générale. Si le 11 marseillais fut presque irréprochable collectivement, deux erreurs individuelles ont permis à Paris d'inscrire coup sur coup avant la mi-temps, 2 buts qui ont ensuite scellé la rencontre.

Pressés dès les premières minutes, les joueurs de Laurent Blanc, à l'image de Verratti et Motta ont eu toutes les peines du monde pour jouer vers l'avant, incapables de se défaire de l'étau olympien. Il fallut attendre une vingtaine de minutes pour voir les bleus et rouges jouer plus haut et se créer deux grosses occasions par Ibra et Di Maria.

Paradoxalement, c'est le moment choisi par les marseillais pour ouvrir le score, alors que les locaux se faisaient de plus en plus insistants aux abords du but de Mandanda. Lancé sur le côté gauche, Abdelaziz Barrada, brillant en ce début de saison, adressa un excellent centre en direction de Michy Batshuayi, qui prit le dessus sur David Luiz pour tromper Kevin Trapp.

Le Roi Zlatan

Le Belge inscrit ici son sixième but de la saison et plonge Paris dans le doute. Même si les parisiens reprennent possession de la balle, ils ne déséquilibrent toujours pas la défense adverse.

Jusqu'à la 40ème minute. Pour éviter une touche à quarante mètres du but marseillais, Michy Batshuayi dégage étrangement en direction de la surface et de Zlatan aux aguets. Dans sa surface, Steve Mandanda ne peut que désequilibrer le suédois qui allait s'emparer du ballon, et provoque le pénalty. Le numéro 10 se charge de convertir l'offrande en but et égale Pedro Miguel Pauleta avec son 109ème but. Avant de le dépasser pour de bon 3 minutes plus tard sur un nouveau pénalty, provoqué par une main flagrante de Rolando, suite à un corner botté par Di Maria. Le géant scandinave marque le pénalty avant de le retirer, pour une intrusion de Cavani dans les 18 mètres trop tôt. La seconde tentative est la bonne, Zlatan Ibrahimovic, en plus de mettre K.O. des marseillais désabusés, entre au sommet du panthéon des buteurs parsiens en marquant son 110ème but pour le club.

A la mi-temps, le score est très défavorable aux visiteurs, qui ne peuvent s'en prendre qu'à eux-mêmes d'avoir encaissé deux buts largement évitables.

Kevin Trapp se rachète, Marseille rate le coche

Si le Paris-Saint-Germain n'a encaissé qu'un seul but de la part de marseillais très à l'aise techniquement - grâce notamment à l'indéboulonnable Lassana Diarra -, c'est en grande partie grâce à leur gardien allemand, Kevin Trapp.

Après sa bourde contre Bordeaux il y a 3 semaines, beaucoup s'interrogeaient sur le véritable niveau de l'ancien portier de Francfort. Mais il a répondu à ses détracteurs de la plus belle des manière, en arrêtant un pénalty de Barrada en deuxième période et préservant les 3 points de son équipe. L'OM a même frôlé l'égalisation en fin de match où Rémy Cabella, servi par Ocampos deux fois dans la surface en quelques minutes, voit ses frappes déviées par un excellent Trapp.

Le PSG s'en sort bien et peut remercier les deux hommes du match, Zlatan Ibrahimovic et Kevin Trapp, qui ont empêché une défaite retentissante, la dernière datant d'il y a presque 4 ans.

De son côté, l'Olympique de Marseille pointe toujours à une inquiétante 16ème place, mais ce Classique est synonyme d'espoir pour la suite de la saison, malgré un cinquième revers. Le 4-2-3-1 concocté par Michel devrait remplacer le décevant 4-3-3. La position en numéro 10 de Cabella et la paire Diarra (proche de son meilleur niveau)-Lucas Silva dans l'entrejeu donne plus de maîtrise technique à l'équipe.

Au-delà du spectacle donné, ce Classique fut agréable dans l'esprit du jeu, l'ambiance du public, le respect mutuel entre joueurs, arbitres et entraîneurs. Cela est à mettre en valeur tant le spectacle fut affligeant lors de OM-OL, entre fautes dangereuses, supporters violents et présidents puérils. Bref, une bonne soirée de football.

G.A.